samedi 18 janvier 2014

Bali : religion, croyance et philosophie



Quand on se rend à Bali, on découvre presque sûr quelques uns parmi ses aspects quotidiens, que ce soit la beauté des ses paysages – merveilleux volcans, magnifiques rizières en terrasse, végétations luxuriantes, plages paradisiaques – ou encore la richesse de ses traditions artistiques et religieuses – cérémonies spectaculaires, temples, offrandes, processions, crémations, spectacles de danse, orchestra traditionnel, sculptures, peintures... Cependant, tout cela n’est rien de plus sans appréciation de la religion balinaise. Le point essentiel à comprendre à propos de Bali est qu’il n’y a guère de cloison entre la religion et le monde séculier, entre la vie spirituelle et la vie sociale. Dieu est omniprésent dans toutes ses créations sans connaitre aucune exception. 

Avant l’arrivée de l’hindouisme à cette ile, les Balinais avaient eu une religion, et de nombreux éléments de l’ancienne religion sont encore pratiqués de nos jours. Les Balinais partagent des communs ancêtres avec les malayo-polynésiens qui se sont installés sur les iles du Pacifique il y a plusieurs milliers d’années. Ils adoraient de nombreux dieux de la nature et des ancêtres. Leurs temples sont des espaces ouvertes avec des sanctuaires. En présentant les offrandes en fruits, les dieux ont été invités à visiter les sanctuaires. Tout cela est commun à la pratique de la religion balinaise et affirme son origine.

La croyance fondamentale tellement ancrée à Bali, et presque universelle, vaut que le monde se met dans les binaires oppositions, et cela est communément reconnu comme « rwa bhineda ». Ce principe philosophique est également reconnu quelques parts ailleurs, par exemple, à Java entre le bien et le mal, le jour et la nuit, la montagne et la mer, le male et la femelle, droite et gauche... Le point de vue balinais sur le monde est quelque peu évocateur de Héraclite, un philosophe grec (540 – 480 av.J.C.) qui a enseigné que tout est dans un état de désordre, instabilité et conflit, et que le conflit entre les oppositions a constitué l’univers. Ces opposés étaient en quelque sorte les mêmes faisant référence à celui.

La religion balinaise, connue comme « Agama Hindu Dharma » est en effet constituée de nombreux éléments et influences. La croyance fondamentale est  que le monde se trouve entre deux côtés antagonistes. Laissé entièrement à lui-même, tout tombe en désordre. Il exige une intervention extérieure, c'est-à-dire, l’homme, par ses bonnes actions de mettre le monde en ordre et contrebalancer la tendance instinctive vers le désordre. Le but principal est pour atteindre un état dans lequel toutes les deux forces opposées (le bien et le mal) vivent côte à côte en équilibre. C’est la philosophie qui donne la fondation à l’organisation des impérissables cérémonies, prières et offrandes dans toute l’ile dont l’objectif est pour attendre l’équilibre pas uniquement pour les hommes mais aussi pour le village, Bali et le monde entier. Cependant, l’équilibre soi-même est  éphémère de nature, il faut le tenter de manière persistante en organisant les rituels récursifs.


Une opinion plus radicale a été proposée par un anthropologue américain, Hildred Geertz en signalant que le conflit est  la caractéristique fondamentale de la vie d’après l’optique balinaise du monde. Ceux qui ont de puissance spirituelle (sakti), que ce soit dotée par les forces humaines et non-humaines, terrestres et célestes, sont impliqués dans un compétitif combat perpétuel les uns aux autres. L’univers est donc constitué des fluctuations, des flux et des forces de changement qui sont parfois conditionnées par les maitres de pouvoir magique. Les fêtes et cérémonies de temple sont considérées comme une voie vers le pouvoir magique pour encourager tous les êtres spirituels de ne pas détruire la vitalité de la congrégation et la fertilité de ses terres, et tenir à distance ceux qui ne peuvent pas être convaincu et bénir la communauté des forces qui la permettent de continuer à s’y opposer. 

L’âme pour les Balinais est la respiration de la vie. Elle migre de corps en corps à travers la réincarnation comme un jeu de serpent et échelles et fait le progrès au cours de son déplacement.  Même Buddha avait vécu d’innombrables réincarnations avant d’atteindre le paradis. Selon cette croyance, l’âme est détachée du corps. La vue abrahamique est différente sur ce sujet. Les juives, les chrétiens et  les musulmans considèrent la vie comme un stage où ils sont confrontés à un test – s’ils passent le test, ils atteindront le paradis, et s’ils échouent, ils iront en enfer – très peu d’idée sur la vie au-delà. Les chinois ont tous les points de vue au-dessus et une vue sur l’immortalité. L’immortalité dépend du corps, et s’il n’a pas été rendu immortel,  l’âme n’a pas survécue. Afin de le rendre immortel, il importe à consommer du mercure, du jade et de l’or. 

La réincarnation
Comme en Inde, tous les balinais tiennent une croyance forte sur la réincarnation (samsara). Le corps humain est l’emballage de l’esprit qui s’appelle « Atman ». L’existence de l’atman et le corps est peut-être mieux comprise par l’analogie du conducteur et sa voiture – c’est lui qui fait bouger la voiture, et à défaut, la voiture ne sert à rien. La naissance et la mort sont juste la création et la destruction du corps altérable. La réincarnation se produit lorsque l’esprit (atman) est né de nouveau dans un nouveau corps, et pour atteindre cet état, l’ancien corps doit être complètement détruit. C’est la raison pourquoi les hindouistes à Bali et en Inde organisent la crémation dont le but est pour fusionner l’ancien corps (microcosme) et le rendre au macrocosme.

Lorsque quelqu’un meurt, son âme survole autour de son corps. Sachant qu’elle peut déranger son ancienne famille,  la famille  tient à la traiter correctement par une succession de cérémonies pour la détacher de son corps. D’abord, une cérémonie de pré-crémation  est organisée, puis une cérémonie de  crémation qui est suivie par une  autre cérémonie qui s’appelle « Nyekah ou Memukur » par laquelle l’âme est relâchée et rendue à sa source, c'est-à-dire, au Dieu.  Avant la réincarnation, suivant un point de vue, il y a un délai pour le paradis et l’enfer dont la durée de chacun est déterminée par le karma (l’accumulation des actions lors de la vie précédente) de chaque individu.  On peut se réincarner au plus élevée ou plus basse – comme un homme sacré, animal, où même végétation – encore c’est son karma qui définie tout cela. 

Quand l’esprit est finalement libéré de tout désire terrestre, il atteigne le moksa, un état où l’âme individuelle (atma) fusionne avec l’âme universelle du Créateur (Paramātma). Ayant fusionné avec le Dieu, il manque de son identité au Nirvana, l’état le plus haut d’illumination. Ceux qui atteignent le moksa sont considérés être en mesure de prendre leur corps avec eux quand ils meurent. Il se peut que l’on atteigne le moksa pendant la vie (jiwa mukti). Les animaux aussi prennent part à la réincarnation jusqu'à ce qu’ils atteignent le Nirvana. Encore, c’est son karma qui détermine que l’on y soit recomposé ou puni. Faire des bonnes actions, des offrandes, des danses sacrées, des musiques cérémoniales... tout porte de bons karmas.

Le thème principal de l’hindouisme qui était apporté en Inde par les immigrants indo-européens est que Dieu est omniprésent à tout moment, que Dieu imprègne toutes ses créations. Il suit que l’essence de l’home et Dieu est unique, et à défaut, la réincarnation ne se produit jamais. Tout est doté de l’âme, et un être humain pourra être né à nouveau comme insecte, animal, plante... Cette croyance encourage de respecter tout. 

On voit la réincarnation aujourd’hui comme essentiellement indienne, une partie principale de l’hindouisme et le bouddhisme du monde. Cependant, il est également trouvé dans la tradition occidentale. Pythagore, populaire autour 532 av.J.C., a fondé une religion avec le principe de la transmigration d’âmes. Il a cru que, après la mort, l’âme peut se réincarner comme des plantes ou des animaux. Lui-même, il avait été une fois un garçon et une fille, un arbuste, un oiseux ou un poisson. De même, Platon, l’un des disciples de Pythagore, a aussi cru,  bien qu’il n’ait pas pu en prouver,  que l’âme était constituée de trois parties : raisonnement, émotion, et désir inferieur et appétit. Seulement le raisonnement est immortel, il existe avant la naissance et continue à survivre après la mort. Ce que la bonne personne peut espérer de jouir après la mort est  la réunification de son âme avec  les formes incorporelles supérieures d’existence référencées comme divines.



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